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SUD OUEST 28/07/2025DANS LES COULISSES DU TROPHÉE TEINK

SUD OUEST 28/07/2025

DANS LES COULISSES DU TROPHÉE TEINK

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« Ce n’est pas une question de capacité, mais d’engagement »

Un des trois équipages 100 % féminin inscrits cette année s’est confié sur cette aventure qui se déroulera du 28 juillet au 2 août à l’heure du départ des batteleku vers Zierbiena

Il est 16 heures vendredi 18 juillet. Devant le fort de Socoa, à Ciboure, les coques des bateaux traditionnels basques, les batteleku, sont alignées, prêtes à se diriger vers le départ du Trophée Teink (le 28 juillet), à Zierbena, en Biscaye. Rouge, jaune, bleu ou encore vert, chaque batteleku porte fièrement le nom de son équipage, gravé sur la proue. On s’affaire autour des embarcations : derniers réglages, petits coups de brosse, vérifications techniques. L’effervescence est palpable.

Les voitures de l’association Ur Ikara, équipées de remorques, viennent une à une récupérer les embarcations afin de les amener vers Zierbena, départ de la course. On se croise, on se salue, on plaisante. L’ambiance est légère, presque festive, beaucoup se connaissent des éditions précédentes. Lundi 28 juillet, tous seront concurrents sur l’eau, mais pour l’heure, l’esprit d’équipe l’emporte.

Dans un effort collectif, tous les participants présents transportent les bateaux sur les remorques.

Dans ce groupe, Christine, Maïder et Karine affinent la préparation de Arraun Laguna, « Les Amis de la mer », c’est le nom de leur batteleku pour cette semaine de compétition. Leur

équipage 100 % féminin est l’un des trois engagés cette année. Cela fait plusieurs mois qu’elles se préparent.

Ce ne sont pas des professionnelles de la discipline, elles s’entraînent après le travail, sur leur temps libre.

Christine entame son troisième trophée, Karine son deuxième. Maïder elle, est la novice du trio « c’est un peu un cap ou pas cap. J’ai commencé à ramer il y a cinq mois seulement »,

avoue-t-elle.

Avec deux à trois sessions par semaine, le minimum pour progresser selon elles, le rythme est soutenu. D’autant que chacune jongle avec sa vie professionnelle. « On cale les entraînements le soir ou le week-end, comme on peut. Mais une fois engagées, on ne lâche plus », raconte Christine.

Coloc le temps d’une semaine

La préparation est d’autant plus exigeante qu’elle dépend du calendrier de mise à l’eau des batteleku. Sortis de l’eau en octobre, les bateaux ne sont remis à flot qu’en mars, ce qui limite l’entraînement en mer. Durant cette période, les rameuses compensent par un travail physique intensif en salle, axé sur le renforcement du dos, des bras et de l’endurance.

Christine et Karine se connaissent depuis plus de 25 ans, tandis que Maïder est une ancienne connaissance de Christine, leurs conjoints étant engagés au sein de la SNSM de Saint-Jean-de-Luz. Karine et Maïder, quant à elles, se sont rencontrées dans le cadre de cette aventure. Le Trophée Teink devient ainsi pour elles une véritable expérience de cohésion. « Sur une semaine, on vit dans un espace réduit, il faut une bonne entente. Sinon, c’est vite compliqué. Mais cette année, je ne me fais pas trop de souci », sourit Karine en lançant un regard complice à ses partenaires.

L’événement prend des allures de colonie de vacances… Très sportive !

Tous les participants partagent des moments conviviaux, et les soirées sont particulièrement animées.

« C’est une semaine hors du temps, avec une ambiance incroyable », confirme Christine, déjà à sa troisième participation. La preuve que lorsque l’on goûte au trophée Teink, on y revient volontiers.

180 kilomètres de course

Au-delà du sport, il y a la symbolique. Participer au trophée Teink, c’est aussi porter une part du patrimoine basque. Celle d’un trophée créé il y a plus de trente ans. Si les équipages féminins restent peu nombreux, leur présence tend à s’affirmer. Autrefois réservé aux hommes, ce milieu s’ouvre peu à peu. « Ce n’est pas une question de capacité, mais de disponibilité et d’engagement », estime Christine. Pour le trio, une chose est sûre l’envie est là. Celle de partager, progresser, faire bouger les lignes.

Pour les 180 kilomètres de course qui les attendent, l’objectif est clair, « ne pas finir dernières, et surtout, prendre du plaisir. » Dans quelques jours, elles seront en mer, pagayant

côte à côte, poussées par la même énergie, celle de l’amitié et du dépassement de soi qui compose l’âme du Trophée Teink.

Rendez-vous samedi 2 août au port de Saint-Jean-de-Luz à partir de 10 h 15 pour l’arrivée des participants du 31eTrophée Teink.

Enzo Calderon

saintjeandeluz@sudouest.fr

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